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« Chocolaté », de Samy Manga : les gagnants et les perdants de la culture de l’or vert au Cameroun

Le Cameroun est l’un des plus grands producteurs de cacao en Afrique. Néanmoins, la culture du cacao a été marquée par des problèmes de corruption et de mauvaise gestion, ce qui a mené à la pauvreté et à la marginalisation des producteurs. Samy Manga a traité de cette problématique dans son livre « Chocolaté ». Dans cet article, nous analyserons les différents gagnants et perdants de la culture de l’or vert au Cameroun.

Les gagnants

Les grandes compagnies internationales

Les grandes compagnies internationales sont les principales bénéficiaires de la culture de l’or vert au Cameroun. Elles achètent le cacao à un prix très bas aux producteurs locaux, puis le vendent à un prix beaucoup plus élevé sur le marché international. Les compagnies telles que Nestlé et Mars ont établi des partenariats avec les coopératives camerounaises, ce qui leur permet d’avoir un contrôle total sur la production de cacao dans le pays. En conséquence, les compagnies étrangères peuvent fixer les prix à leur guise, sans tenir compte des besoins des producteurs locaux.

Les intermédiaires

Les intermédiaires sont également des gagnants dans la chaîne de valeur du cacao au Cameroun. Les intermédiaires achètent le cacao directement auprès des producteurs locaux, puis le revendent aux grandes compagnies internationales à un prix supérieur. Ils profitent du manque de transparence et de la faible capacité de négociation des producteurs locaux pour acheter le cacao à un prix très bas. Les intermédiaires ont également tendance à arnaquer les producteurs locaux en leur vendant des intrants tels que des engrais et des pesticides à des prix exorbitants.

Les perdants

Les petits producteurs locaux

Les petits producteurs locaux sont les principaux perdants de la culture de l’or vert au Cameroun. Ils travaillent dur pour produire du cacao de qualité, mais ils ne reçoivent qu’une petite partie de la valeur ajoutée lorsqu’ils vendent leur produit. Les producteurs locaux sont également confrontés à des problèmes de corruption et de mauvaise gestion, ce qui aggrave leur situation financière. En outre, les producteurs locaux ont souvent recours à des pratiques agricoles non durables, telles que l’utilisation excessive d’engrais, ce qui nuit à long terme à la productivité des terres.

Les femmes

Les femmes sont particulièrement touchées par la pauvreté liée à la production de cacao au Cameroun. Les femmes sont souvent responsables de la culture et de la récolte du cacao dans les exploitations familiales, et elles sont souvent les premières victimes de la faible rémunération des producteurs locaux. De plus, les femmes sont souvent exclues des prises de décisions dans les organisations coopératives, ce qui limite leur capacité à influencer les politiques locales en matière de production de cacao.

La culture de l’or vert au Cameroun est une activité économique importante pour le pays, mais elle est souvent détournée par des intérêts étrangers et locaux qui profitent de la faiblesse des producteurs locaux. Les grandes compagnies internationales et les intermédiaires sont les principaux gagnants de cette industrie, tandis que les petits producteurs locaux, en particulier les femmes, en sont les principales victimes. Il est important que le gouvernement camerounais prenne des mesures pour protéger les intérêts des petits producteurs locaux et pour promouvoir des pratiques agricoles durables.

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