Ryan Murphy, le célèbre producteur et réalisateur de séries télévisées comme Glee, American Horror Story, Pose ou encore The Politician, a quitté Netflix pour rejoindre les studios 20th Century Fox. Cette annonce a fait beaucoup de bruit dans l’industrie du divertissement, et relance un débat déjà existant depuis plusieurs années : les méga contrats avec les plateformes ont-ils fait leur temps ?
Impact des méga contrats sur l’industrie du divertissement
Depuis plusieurs années, Netflix, Amazon Prime Video, Apple TV+ et d’autres plateformes ont pris d’assaut l’industrie du divertissement, en produisant leurs propres contenus originaux. Pour cela, elles ont passé des méga contrats avec des producteurs et réalisateurs de renom, comme Ryan Murphy, Shonda Rhimes, ou encore David Benioff et D.B. Weiss (les créateurs de Games of Thrones).
Ces contrats ont permis aux plateformes de s’offrir des contenus exclusifs, à même de rivaliser avec les productions des chaînes traditionnelles. Ils ont également permis aux producteurs et réalisateurs de bénéficier de budgets conséquents, et de pouvoir ainsi produire des oeuvres ambitieuses.
Toutefois, ces méga contrats ont aussi un impact sur l’ensemble de l’industrie du divertissement. En effet, ils créent une concurrence déloyale vis-à-vis des chaînes traditionnelles, qui n’ont pas les mêmes moyens financiers pour produire des contenus originaux. Ils créent également des situations de dépendance entre les producteurs et les plateformes, qui peuvent imposer leur vision créative et commerciale aux artistes.
Une remise en question des méga contrats ?
L’annonce de Ryan Murphy de quitter Netflix pour rejoindre les studios 20th Century Fox relance le débat sur l’avenir des méga contrats dans l’industrie du divertissement. Certains voient dans ce départ le signe que les plateformes ne sont plus aussi attractives qu’auparavant pour les artistes.
En réalité, cette remise en question des méga contrats est en cours depuis plusieurs mois, voire années. Des producteurs et réalisateurs comme J.J. Abrams ou Greg Berlanti ont décidé de diversifier leurs collaborations, en travaillant avec plusieurs plateformes et chaînes de télévision. D’autres, comme Shonda Rhimes, ont fini par quitter Netflix après un premier contrat pour rejoindre d’autres plateformes.
Cette tendance montre que les artistes cherchent à préserver leur liberté créative et leur indépendance financière. Les méga contrats ne sont donc plus la norme, même s’ils peuvent encore être signés dans certains cas particuliers.
Vers une reconfiguration de l’industrie du divertissement
Cette remise en question des méga contrats s’inscrit dans un mouvement plus large de reconfiguration de l’industrie du divertissement. Les plateformes de streaming ont bouleversé les modes de production, de distribution et de consommation des oeuvres audiovisuelles, et ont fait émerger de nouveaux acteurs comme Netflix ou Amazon.
Ce mouvement a entraîné une grande instabilité, tant pour les artistes que pour les acteurs traditionnels de l’industrie. Les chaînes de télévision ont vu leur audience et leurs revenus baisser, tandis que les plateformes de streaming ont dû investir massivement pour produire des contenus originaux et fidéliser leur public.
Face à cette situation, l’industrie du divertissement est en train de se réinventer. Des alliances se créent entre les chaînes de télévision et les plateformes, comme avec la fusion entre WarnerMedia (propriétaire de HBO, CNN, etc.) et Discovery (propriétaire de TLC, Animal Planet, etc.). Les artistes cherchent à diversifier leurs collaborations, comme évoqué précédemment. Les modes de consommation évoluent également, avec l’émergence de nouveaux formats comme les podcasts ou les vidéos courtes sur TikTok.
Conclusion : une ère de transformation
Le départ de Ryan Murphy de Netflix marque la fin d’une ère, celle des méga contrats qui ont permis aux plateformes de se constituer un catalogue de contenus originaux. Mais cela ne signifie pas la fin des plateformes de streaming ni l’arrêt de la production de contenus originaux.
Au contraire, l’industrie du divertissement connaît actuellement une période de transformation, où les alliances se créent, les collaborations se diversifient, et les modes de consommation évoluent. Cette période d’instabilité sera sans doute suivie d’une période de stabilisation, où les nouveaux équilibres se mettront en place.
Quoi qu’il en soit, l’industrie du divertissement est en train de vivre une période passionnante, où tout est encore possible.

