Depuis plusieurs années, les cas d’enfants souffrant de troubles psychologiques ou psychiques se multiplient. La société actuelle met en avant des valeurs qui peuvent engendrer des malaises chez les jeunes, tels que la compétition, la performance, la pression sociale ou scolaire, l’exposition aux écrans… Face à cette réalité, les pratiques pédagogiques peuvent être une réponse efficace souvent sous-estimée pour lutter contre les souffrances psychiques de l’enfant.
L’écoute attentive
La première pratique pédagogique essentielle pour accompagner l’enfant qui souffre est l’écoute attentive. Les enseignants peuvent mettre en place des moments de parole individuels, pour permettre à l’élève de s’exprimer sur ses ressentis, ses difficultés ou ses questionnements sans avoir peur d’être jugé ou rejeté. Il est également important de prendre en compte les différences et les particularités de chaque enfant, et de ne pas le considérer uniquement en tant qu’élève mais également en tant qu’individu unique avec sa propre histoire et son propre rythme de vie.
De plus, l’écoute attentive peut aider à identifier des signes avant-coureurs de souffrance psychique chez l’enfant et permettre une prise en charge précoce et adaptée. Les enseignants peuvent ainsi être des relais entre la famille et les professionnels de santé.
Enfin, l’écoute attentive peut également favoriser le développement de la confiance en soi et en l’autre, renforçant ainsi les liens affectifs et sociaux.
Le respect du rythme de l’enfant
Le respect du rythme de l’enfant est une autre pratique importante pour prévenir les souffrances psychiques. Il est important de ne pas mettre trop de pression sur les élèves, et d’adapter le contenu et la méthodologie d’apprentissage en fonction des particularités de chaque enfant. Les enseignants peuvent proposer des activités ludiques, créatives ou sportives pour permettre à l’enfant de se développer dans un cadre moins formel et plus agréable.
De plus, il est important de prendre en compte que chaque enfant a son propre rythme d’apprentissage et d’évolution. Les pressions sociales ou scolaires peuvent parfois pousser à vouloir accélérer les choses, mais cela peut causer des dégâts chez certains enfants qui ne sont pas prêts à avancer aussi vite. Il est donc essentiel d’adapter les exigences selon les capacités de chaque enfant, pour ne pas les pousser à bout et favoriser leur bien-être psychologique.
Enfin, respecter le rythme de l’enfant peut également avoir un impact positif sur sa motivation et sa confiance en lui, en évitant les sentiments d’impuissance ou d’échec face à des objectifs trop éloignés de ses compétences.
L’encouragement des interactions positives
Les interactions positives entre les élèves, ainsi qu’entre les élèves et les enseignants, sont essentielles pour favoriser la bonne santé psychologique des enfants. Pour cela, les pratiques pédagogiques peuvent encourager le développement de la coopération, de l’entraide et de la solidarité. Les projets en groupe, les activités collaboratives ou les jeux collectifs peuvent favoriser la création de liens affectifs et sociaux entre les élèves et ainsi renforcer leur sentiment d’appartenance à la communauté scolaire.
Les interactions positives doivent également être encouragées entre les enseignants et les élèves, pour favoriser la confiance et la communication. Les encouragements, les retours positifs ou les félicitations sont des pratiques simples mais efficaces pour renforcer l’estime de soi de l’enfant et sa motivation à apprendre.
Enfin, l’encouragement des interactions positives peut également aider à prévenir les phénomènes d’exclusion ou de harcèlement, qui peuvent avoir des conséquences dramatiques sur la santé psychologique de l’enfant.
Les pratiques pédagogiques sont souvent sous-estimées dans leur rôle dans la prévention et la lutte contre les souffrances psychiques chez l’enfant. Pourtant, l’écoute attentive, le respect du rythme de l’enfant et l’encouragement des interactions positives peuvent avoir un impact important sur le bien-être psychologique des élèves. Les enseignants doivent donc s’engager dans une réflexion sur leurs pratiques et favoriser ces approches bienveillantes pour accompagner au mieux chacun de leurs élèves, en tant qu’individu unique avec ses propres spécificités et besoins.
