La pénurie de médecins généralistes est un problème qui touche le Canada en entier, mais certaines provinces sont plus touchées que d’autres. Le Québec est une de ces provinces où la situation est préoccupante et où un plan d’action provincial est nécessaire pour trouver des solutions durables.
Les chiffres inquiétants
Le manque de médecins généralistes se fait sentir de plus en plus au Québec. En 2018, environ 25 % de la population n’avait pas de médecin de famille, soit près de 2 millions de personnes. La situation ne risque pas de s’améliorer rapidement, car en 2020, un tiers des médecins de famille devraient prendre leur retraite au cours des 5 prochaines années. Les régions éloignées et les quartiers défavorisés sont particulièrement touchés par la pénurie de médecins.
Cette situation a des conséquences sur la santé des Québécois. Les patients doivent attendre de longues heures dans les salles d’urgence pour recevoir des soins pour des problèmes de santé mineurs. Les maladies chroniques ne sont pas suivies de manière adéquate, ce qui peut entraîner des complications et des hospitalisations. De plus, les coûts pour le système de santé augmentent puisque les consultations en urgence sont plus coûteuses que les visites en cabinet médical.
Les causes de la pénurie de médecins généralistes
Plusieurs facteurs contribuent à la pénurie de médecins généralistes au Québec. D’abord, il y a l’épuisement professionnel. Les médecins de famille sont souvent surchargés de travail et ne peuvent pas répondre à tous les besoins de leur patientèle. De plus, le système de rémunération des médecins n’est pas toujours avantageux, surtout pour ceux qui débutent leur carrière. Enfin, certaines régions du Québec ont des difficultés à recruter des médecins en raison de leur éloignement géographique ou de leur manque d’attraits pour les jeunes professionnels.
Il y a également un manque de planification de la part du gouvernement. Les politiques publiques ont souvent été axées sur les soins de courte durée, au détriment de la prévention et du dépistage précoce. Cela signifie que les médecins de famille sont moins valorisés dans le système de santé québécois, même si leur rôle est essentiel pour maintenir une population en santé.
Les solutions possibles
Pour remédier à la pénurie de médecins généralistes, il est nécessaire de mettre en place des mesures concrètes. Tout d’abord, il faut mieux soutenir les médecins déjà en poste pour éviter l’épuisement professionnel et encourager leur pratique en région éloignée. Pour ce faire, il est possible de mettre en place des programmes de formation continue, de fournir des outils numériques pour faciliter leur travail et d’offrir des mesures incitatives financières pour encourager leur pratique en région éloignée.
Ensuite, il faut investir dans la formation des futurs médecins de famille en offrant des bourses d’étude pour cette spécialité et en révisant le système de rémunération pour rendre la spécialité plus intéressante financièrement. Il faut aussi revaloriser la pratique de la médecine familiale dans le système de santé québécois, notamment en encourageant une collaboration accrue entre les médecins de famille et les spécialistes.
Enfin, il est important de travailler sur la prévention et le dépistage précoce des maladies chroniques. Cela passe notamment par l’augmentation du financement pour les programmes de prévention et de promotion de la santé ainsi que par l’amélioration de l’accès à des soins de santé primaires de qualité pour tous les Québécois.
La pénurie de médecins généralistes est un problème qui doit être pris au sérieux au Québec. Les solutions envisagées doivent être durables et mises en place rapidement pour éviter que la situation ne se dégrade davantage. Investir dans la formation, la prévention et la valorisation du rôle essentiel des médecins de famille est la clé pour offrir des soins de santé primaires de qualité et accessibles à tous les Québécois.
