La disparition du joueur Twisten a ébranlé la communauté esportive. Ce joueur de 24 ans, connu pour son talent dans le jeu Overwatch, a subitement arrêté de poster sur les réseaux sociaux et n’a pas donné de nouvelles depuis plusieurs semaines. Face à cette situation préoccupante, certains acteurs de l’esport ont décidé de prendre la parole pour alerter sur le manque de soutien en matière de santé mentale au sein de cette industrie en plein essor.
Un sujet encore trop tabou
Si la santé mentale est aujourd’hui largement prise en compte dans le monde du sport traditionnel, ce n’est pas encore le cas dans l’esport. Pourtant, les joueurs professionnels sont soumis à des pressions semblables à celles des sportifs de haut niveau. Ils doivent gérer leur stress, leur fatigue, leur rythme de vie intense et souvent solitaire. Mais contrairement aux athlètes traditionnels, ils n’ont que très peu de ressources pour les aider à faire face à ces défis.
De plus, l’esport étant souvent pratiqué depuis la maison, les frontières entre vie professionnelle et personnelle sont floues, ce qui peut rendre la gestion de la pression encore plus difficile pour les joueurs concernés.
Il est donc urgent de briser le tabou qui entoure les problèmes de santé mentale dans l’esport et de proposer des solutions concrètes pour aider les joueurs en difficulté.
Des joueurs en quête de soutien
Face au manque d’accompagnement, certains joueurs se tournent vers leur communauté pour trouver un soutien moral. Les réseaux sociaux, Twitch en tête, sont souvent utilisés pour discuter de problèmes personnels ou pour partager des moments difficiles. Mais cette solution a ses limites. En effet, il est difficile pour les joueurs de trouver des personnes capables de réellement les comprendre, d’autant plus que leur audience est souvent très jeune et peu habituée aux problèmes de santé mentale.
Les joueurs ont donc besoin d’un accompagnement professionnel, adapté à leur situation spécifique et qui ne les oblige pas à quitter leur environnement de travail pour être efficace.
Des associations comme Checkpoint ou The Cybersmile Foundation ont commencé à se mobiliser pour répondre à ce besoin pressant, mais il reste encore beaucoup à faire.
L’importance de la prévention
Si la prise en charge des joueurs en difficulté est essentielle, la prévention est tout aussi importante. Il est en effet primordial de sensibiliser les joueurs, mais aussi leur entourage et leur audience, aux risques liés à la pratique de l’esport de manière intensive.
Des actions de sensibilisation peuvent être menées dans les clubs, lors des compétitions ou sur les plateformes de streaming les plus populaires. Il s’agit notamment d’informer les joueurs sur les signes avant-coureurs d’un épuisement mental, sur les moyens de préserver leur santé physique et psychologique, ou encore sur les différents types d’aide existants.
La prévention peut également passer par la mise en place de bonnes pratiques au sein des équipes et des structures organisatrices. Par exemple, en veillant à ce que les joueurs disposent de temps de repos suffisants, en limitant le nombre de compétitions par jour ou en proposant un accompagnement psychologique accessible à tous.
La disparition de Twisten est un véritable signal d’alarme pour la communauté esportive. Elle témoigne du manque de soutien en matière de santé mentale qui persiste dans cette industrie en plein essor. Si des solutions commencent à émerger, il reste encore de nombreux progrès à faire pour assurer le bien-être des joueurs et prévenir les risques psychologiques liés à la pratique intensive de l’esport. La prise de conscience doit désormais se poursuivre et se traduire en actions concrètes, pour que l’esport devienne une discipline à part entière, respectueuse de ses acteurs et de leur intégrité physique et mentale.