Depuis la réforme du lycée entrée en vigueur en 2019, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer l’éloignement des filles des filières scientifiques, notamment des mathématiques et des sciences. Cette réforme, qui visait à offrir plus de liberté de choix aux élèves, semble pourtant avoir eu des conséquences inattendues en accentuant les stéréotypes de genre et en renforçant les inégalités dans le domaine des STEM (Science, Technology, Engineering and Mathematics).
Alors que la mixité dans les filières scientifiques était déjà un enjeu majeur, la réforme du lycée semble avoir amplifié ce phénomène en poussant les jeunes filles à s’orienter davantage vers des filières littéraires ou sociales. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette tendance inquiétante.
1. Orientation précoce
La réforme du lycée implique un choix d’options dès la classe de seconde, ce qui oblige les élèves à se spécialiser rapidement. Or, les stéréotypes de genre et les pressions sociales poussent souvent les filles à s’orienter vers des matières considérées comme plus adaptées à leur sexe, laissant de côté les mathématiques et les sciences.
Ce phénomène d’autocensure peut avoir des répercussions importantes sur le parcours scolaire des jeunes filles et les priver d’opportunités futures dans des domaines où elles sont encore sous-représentées.
2. Valorisation des filières littéraires et sociales
La réforme du lycée a également mis en avant certaines filières au détriment d’autres. Les spécialités telles que la philosophie, les langues ou l’économie sont souvent présentées comme des choix plus « valorisants » socialement, ce qui peut influencer les décisions des élèves, notamment des filles qui cherchent à se conformer aux normes de réussite.
Cette valorisation des filières littéraires et sociales, associée à une sous-estimation des filières scientifiques, contribue à écarter les filles des mathématiques et des sciences, malgré leur potentiel et leurs compétences.
3. Manque de modèles féminins
Un autre obstacle à l’orientation des filles vers les filières scientifiques réside dans le manque de modèles féminins dans ces domaines. Les jeunes filles ont souvent du mal à s’identifier à des figures féminines influentes dans les STEM, ce qui peut affecter leur confiance en elles et les dissuader de poursuivre des études dans ces domaines.
Il est donc essentiel de promouvoir la diversité et la représentativité dans les métiers scientifiques pour encourager les jeunes filles à s’intéresser aux mathématiques et aux sciences dès le lycée.
4. Besoin de mesures spécifiques
Pour contrer cette tendance à l’éloignement des filles des mathématiques et des sciences, il est nécessaire de mettre en place des mesures spécifiques visant à promouvoir la mixité dans les filières scientifiques. Cela passe par une sensibilisation dès le plus jeune âge, des actions de mentorat et d’accompagnement, ainsi que des politiques éducatives favorisant l’égalité des chances pour tous les élèves.
En encourageant les filles à s’orienter vers les mathématiques et les sciences, non seulement on lutte contre les stéréotypes de genre, mais on favorise également l’émergence de nouveaux talents et compétences essentiels pour répondre aux défis technologiques et sociétaux actuels.
La réforme du lycée semble malheureusement avoir eu des effets néfastes sur l’orientation des filles dans les filières scientifiques, en accentuant les stéréotypes de genre et les inégalités. Il est crucial de prendre des mesures concrètes pour encourager la mixité dans les domaines des mathématiques et des sciences, et ainsi permettre à toutes les élèves de développer leur plein potentiel.
En favorisant l’égalité des chances et en luttant contre les discriminations liées au genre, l’éducation peut jouer un rôle déterminant dans la construction d’une société plus inclusive et innovante, où chacun et chacune a sa place dans les STEM.
